En Nouvelle-Zélande, les moutons font partie intégrante du paysage rural et de l’économie nationale. Lorsque vous vous balladez à travers le pays, vous serez frappés par l’omniprésence de ces boules de laine sur les collines verdoyantes. Plongeons donc ensemble dans l’univers intéressant de l’élevage ovin néo-zélandais et découvrons ses particularités.
L’évolution de l’industrie ovine en Nouvelle-Zélande
La Nouvelle-Zélande, avec ses vastes étendues verdoyantes et son climat tempéré, offre des conditions idéales pour l’élevage ovin. Toutefois, le paysage de cette industrie a considérablement changé au fil des décennies. En juin 2022, le pays comptait 25,3 millions d’ovins, soit une baisse de 2% par rapport au précédent recensement. Cette diminution s’inscrit dans une tendance à long terme qui a vu le cheptel atteindre un pic impressionnant de 72 millions de têtes dans les années 1980.
Le ratio moutons par habitant a connu une évolution spectaculaire :
- 1982 : 22 moutons par habitant
- 2022 : moins de 5 moutons par habitant
Ce dernier chiffre représente le niveau le plus bas depuis 1850, illustrant un changement profond dans l’industrie ovine néo-zélandaise. Plusieurs facteurs expliquent cette transformation :
- La hausse des coûts de production
- La baisse des cours de la laine sur les marchés internationaux
- La diversification de l’agriculture néo-zélandaise vers d’autres secteurs
Malgré cette baisse, la Nouvelle-Zélande reste un acteur majeur de l’industrie ovine mondiale. En comparaison, l’Australie possède aujourd’hui trois fois plus de moutons, mais la qualité de la laine et de la viande néo-zélandaises demeure reconnue internationalement.
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La Nouvelle-Zélande : un exportateur de laine de premier plan
Comme pour le Sauvignon Blanc, la Nouvelle-Zélande maintient sa position de leader mondial dans l’exportation de laine. En 2022, le pays a exporté pour 284 millions de dollars néo-zélandais de laine, soit environ 260 millions d’euros. Cette performance témoigne de la qualité exceptionnelle de la laine néo-zélandaise, notamment celle issue de la race mérinos.
À quelques kilomètres de New Plymouth, nous avons parfois l’occasion de parler avec un éleveur de moutons mérinos. Le fermier nous a expliqué les particularités de cette race :
- Une laine extrêmement fine et douce
- Une grande résistance aux conditions climatiques variées
- Une adaptabilité remarquable aux terrains montagneux
Ces caractéristiques font du mérinos néo-zélandais une race prisée pour la production de laine de haute qualité, utilisée dans l’industrie textile haut de gamme.
Année | Exportations de laine (en millions de dollars NZ) |
---|---|
2020 | 265 |
2021 | 276 |
2022 | 284 |
L’impact de l’industrie ovine sur le marché international
L’industrie ovine néo-zélandaise ne se limite pas à la production de laine. La viande d’agneau est également un produit d’exportation majeur. Un récent accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande prévoit l’importation de 38 000 tonnes supplémentaires de viande ovine par an en Europe. Cette décision suscite des inquiétudes chez les éleveurs européens, car les agneaux néo-zélandais sont vendus à des prix nettement inférieurs.
La compétitivité de la viande ovine néo-zélandaise s’explique par plusieurs facteurs :
- Des coûts de production plus bas grâce à l’élevage extensif
- Une méthode de réfrigération innovante (« chilled ») permettant une conservation prolongée
- Une saisonnalité de production complémentaire à celle de l’Europe
Cette dernière caractéristique est particulièrement importante. Les agneaux néo-zélandais arrivent sur le marché européen à Pâques, une période cruciale pour la filière ovine. Cette synchronisation parfaite avec la demande européenne renforce la position de la Nouvelle-Zélande sur ce marché.
Pourtant, la filière ovine française, et plus largement européenne, demande des restrictions sur ces importations, notamment une saisonnalité plus stricte. Ces débats illustrent l’importance et l’influence de l’industrie ovine néo-zélandaise sur le marché mondial.
Les moutons dans la culture néo-zélandaise
Au-delà de leur importance économique, les moutons occupent une place particulière dans la culture néo-zélandaise. Ils sont devenus un véritable symbole national, incarnant l’esprit pionnier et l’identité rurale du pays. Cette fascination pour les ovins se manifeste de diverses manières dans la société néo-zélandaise.
On peut notament citer l’histoire de Shrek, un mouton mérinos devenu célébrité nationale Il a été retrouvé après avoir passé six ans dans la nature, portant une toison d’une taille exceptionnelle avec 27 kilogrammes de laine. Son histoire a captivé le pays entier, faisant de lui une véritable star médiatique. Shrek est devenu un symbole de la résilience et de l’esprit d’aventure associés à la Nouvelle-Zélande. Malheureusement, Shrek nous a quittés en 2011, mais il laissera derrière lui un souvenir indélébile à tous les Néo-Zélandais.
Dans notre quotidien à New Plymouth, nous constatons régulièrement l’omniprésence des moutons dans la culture populaire :
- Des souvenirs touristiques à l’effigie des moutons
- Des festivals ruraux célébrant l’élevage ovin
- Des compétitions de tonte attirant des milliers de spectateurs
Ces événements ne sont pas seulement des attractions touristiques, ils témoignent de l’attachement profond des Néo-Zélandais à leur patrimoine rural et à l’industrie ovine qui a façonné l’histoire du pays.
En bref, bien que l’industrie ovine néo-zélandaise ait connu des changements significatifs au fil des années, elle reste un pilier de l’économie et de l’identité nationale. Les moutons de Nouvelle-Zélande, qu’ils soient valorisés pour leur laine, leur viande ou simplement comme symboles culturels, continuent de jouer un rôle crucial dans ce pays intéressant du bout du monde.