Le possum en Nouvelle-Zélande : un nuisible destructeur combattu pour protéger l’écosystème

Avec mon expérience de comptable expatrié depuis dix ans en Nouvelle-Zélande, j’ai découvert de nombreuses facettes de ce pays enchantant. Parmi les espèces qui marquent l’écosystème local, le possum reste certainement l’animal le plus controversé que j’ai rencontré. Lors de mes premières randonnées dans les forêts néo-zélandaises, j’ai souvent aperçu ces petites créatures nocturnes aux yeux brillants. Je me souviens encore de ma surprise quand mon amie kiwi m’a expliqué que ces animaux à l’apparence inoffensive étaient en réalité considérés comme des envahisseurs destructeurs. Pour comprendre ce phénomène qui façonne l’environnement de ma terre d’adoption, j’ai décidé d’étudier les dessous de cette histoire.

L’introduction et la prolifération du possum en Nouvelle-Zélande

Le possum à queue en brosse (Trichosurus vulpecula) n’est pas originaire de l’archipel néo-zélandais, contrairement à ce que beaucoup pensent. Ce marsupial a été volontairement introduit depuis l’Australie en 1837 par les colons européens. L’objectif initial était purement économique : développer une industrie de la fourrure et créer une ressource alimentaire supplémentaire.

possum regardant sa proie dans une foret de nouvelle zelande

Le résultat a largement dépassé leurs attentes, mais pas dans le sens espéré. Sans prédateurs naturels et dans un environnement idéal (climat favorable et forêts denses), ces animaux se sont multipliés à une vitesse alarmante. Dans les années 1980, leur population atteignait le chiffre impressionnant de 70 millions d’individus – soit bien plus que la population humaine du pays!

Durant mes trajets quotidiens entre New Plymouth et mon bureau, je croise régulièrement des carcasses de possums sur les routes. D’ailleurs, une particularité locale qui m’a surpris à mon arrivée : les conducteurs néo-zélandais sont encouragés à ne pas éviter ces animaux sur la route. En fait, c’est l’une des rares situations où écraser volontairement un animal est considéré comme un acte citoyen!

Aujourd’hui, malgré les campagnes intensives d’éradication, on estime qu’environ 30 millions de possums continuent de ravager les écosystèmes de l’île. Une réduction significative, certes, mais le combat reste quotidien.

PériodePopulation estimée de possumsImpact environnemental
1837Première introductionNégligeable
Années 198070 millionsCatastrophique
202530 millionsSévère mais en amélioration

Une espèce exotique problématique pour l’écosystème unique

Passionné par la faune locale depuis mon installation, j’ai rapidement compris pourquoi le possum est considéré comme l’une des plus grandes menaces pour l’environnement néo-zélandais. Avant l’arrivée des humains et des espèces qu’ils ont introduites, l’archipel ne comptait pratiquement pas de mammifères terrestres – seulement quelques espèces de chauve-souris.

possum se cachant derriere un bout de bois en nouvelle zelande

L’écosystème s’était développé autour des oiseaux, dont beaucoup sont devenus endémiques et incapables de voler, comme l’emblématique Weka, un oiseau emblématique de Nouvelle-Zélande. Ces espèces n’ont jamais évolué pour faire face à des prédateurs terrestres, ce qui les rend extrêmement vulnérables.

Les dégâts causés par les possums sont multiples :

  • Destruction massive de la végétation indigène
  • Prédation directe des œufs et des oisillons d’espèces menacées
  • Compétition alimentaire avec les oiseaux natifs
  • Transmission de la tuberculose bovine aux troupeaux d’élevage

Lors d’une sortie de conservation bénévole dans le parc Egmont près de chez moi, j’ai pu observer directement les arbres rata et pohutukawa, véritables symboles nationaux, dépouillés de leurs feuilles par ces voraces marsupials. Un garde forestier m’a expliqué que près de 4 000 espèces indigènes de faune et de flore seraient menacées par ces prédateurs, selon les estimations gouvernementales.

Contrairement aux guêpes dangereuses en Nouvelle-Zélande qui représentent un risque direct pour les humains, les possums ne sont pas agressifs envers nous. Leur menace est écologique, mais tout aussi grave à long terme. Cette prise de conscience écologique me rappelle les efforts menés au Vietnam que j’ai eu la chance de visiter il y a 3 ans. D’ailleurs si ce pays t’intéresses, tu peux consulter le guide complet de Hoi An pour en savoir plus.

Une lutte radicale contre le possum en Nouvelle-Zélande

Face à cette menace, les autorités néo-zélandaises ont adopté une position sans compromis. Le gouvernement a lancé en 2016 l’ambitieux programme « Predator Free 2050 » visant à éliminer complètement les possums, rats et hermines d’ici 2050. Je suis personnellement impressionné par l’ampleur de cet objectif et l’engagement national qu’il représente.

Les méthodes de contrôle sont diverses et parfois controversées :

  1. Dispositifs de piégeage traditionnel
  2. Distribution aérienne du poison 1080 (fluoroacétate de sodium)
  3. Postes d’appâts dans les zones forestières
  4. Encouragement à la chasse récréative des possums

Le poison 1080 fait débat parmi mes amis kiwis. Certains soutiennent son efficacité, d’autres s’inquiètent de ses impacts potentiels sur d’autres espèces. Néanmoins, la plupart s’accordent sur la nécessité d’agir radicalement.

Une initiative étonnante est l’exploitation commerciale de cette nuisance. Avec une industrie de la fourrure de possum estimée à 100 millions de dollars, certaines entreprises ont développé un marché autour de produits dérivés, souvent mélangés à la laine Mérinos. Le slogan « Achetez du possum et sauvez une forêt! » résume parfaitement cette approche pragmatique.

possum se nourrissant de la vegetation locale en nouvelle zelande

Étant passionné d’immobilier, j’ai remarqué que la présence de possums peut même affecter la valeur des propriétés rurales. Les acheteurs sont souvent attentifs aux efforts de contrôle des nuisibles dans une zone avant d’investir, surtout s’ils envisagent des activités agricoles ou s’ils sont sensibles à la préservation de l’environnement.

Les trappeurs professionnels que j’ai rencontrés lors de mes randonnées près du mont Taranaki peuvent gagner jusqu’à 50 000 dollars néo-zélandais par an. Une amie dont le mari travaille dans ce domaine m’a confié qu’ils considèrent leur activité comme un service environnemental autant qu’un gagne-pain.

Même si certains s’inquiètent de la normalisation des actes de violence envers les animaux, la plupart des associations de protection, face à la menace que représentent les possums pour les espèces intéressantes des eaux néo-zélandaises et terrestres, reconnaissent la nécessité d’éradiquer cette espèce envahissante.

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