Religion Nouvelle-Zélande : un sujet discret, mais fascinant. Contrairement à d’autres pays, ici, la religion n’est pas omniprésente dans l’espace public. Pourtant, elle a joué un rôle important dans l’histoire du pays, dans ses institutions… et elle continue d’exister sous des formes multiples.
Aujourd’hui, la Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus sécularisés au monde. De plus en plus de Kiwis se déclarent sans religion, même si le christianisme reste encore bien présent. Et surtout, il existe une spiritualité unique, ancrée dans la culture maorie, profondément liée à la terre, aux ancêtres et aux éléments.
Dans cet article, on va voir ensemble quelle est la religion dominante en Nouvelle-Zélande, quelles sont les autres confessions présentes dans le pays, comment tout cela a évolué historiquement, et à quoi s’attendre en tant que voyageur ou expatrié.
Quelle est la place de la religion dans la société néo-zélandaise ?
En Nouvelle-Zélande, la religion est un sujet discret. Ici, on ne parle pas forcément de croyances autour d’un café, et la pratique religieuse ne rythme pas la vie publique comme dans d’autres pays. Cela ne veut pas dire que la religion n’existe pas — mais elle est vécue de manière personnelle, souvent en retrait de la sphère sociale.
Ce qui marque surtout, c’est le haut niveau de sécularisation. D’après le recensement de 2018, plus de 48 % des Néo-Zélandais se déclarent sans religion. Un chiffre en hausse constante depuis les années 1980. Cette tendance s’explique par l’héritage britannique laïc, mais aussi par une culture où la tolérance prime sur le dogme.
Une société de plus en plus laïque
Les Néo-Zélandais sont globalement peu religieux, surtout dans les villes. L’église ne fait pas partie du quotidien pour la majorité, et rares sont ceux qui pratiquent de façon régulière. Pourtant, certaines valeurs chrétiennes — comme l’entraide, l’humilité ou la discrétion — sont encore bien ancrées dans les mentalités.
Un fort respect de la liberté de culte
La tolérance religieuse est une réalité ici. Toutes les religions sont autorisées, les discours haineux sont encadrés par la loi, et les communautés peuvent pratiquer librement. On trouve facilement des églises, des mosquées, des temples hindous ou bouddhistes dans les grandes villes. Mais tout ça coexiste sans tension visible.
Quelles sont les religions les plus répandues en Nouvelle-Zélande ?
Historiquement marquée par le christianisme, la Nouvelle-Zélande a vu sa carte religieuse évoluer fortement ces 30 dernières années. Si une majorité de la population était affiliée à une Église dans les années 60, aujourd’hui, les « No religion » forment le premier groupe.
État des lieux selon le recensement de 2018 :
| Religion | Pourcentage de la population |
|---|---|
| Aucune religion | 48,5 % |
| Christianisme (toutes confondues) | 37 % |
| Hindouisme | 2,6 % |
| Islam | 1,3 % |
| Bouddhisme | 1,1 % |
| Autres (Sikhisme, Judaïsme…) | <1 % |
Christianisme et déclin des affiliations religieuses
La majorité chrétienne reste présente, mais en perte de vitesse. Les plus grandes Églises sont l’Anglicane, la Catholique, et la Presbytérienne, mais elles attirent moins de fidèles qu’auparavant, notamment chez les jeunes générations.
Montée de l’athéisme et des spiritualités alternatives
Les Kiwis sont nombreux à se dire non religieux, sans pour autant rejeter la spiritualité. Yoga, méditation, développement personnel ou respect de la nature s’inscrivent parfois dans des formes de croyances non institutionnelles.
Présence de l’islam, du bouddhisme, de l’hindouisme
L’immigration a contribué à l’enrichissement du paysage religieux, notamment dans les grandes villes comme Auckland ou Wellington. Des mosquées, temples hindous et pagodes bouddhistes y sont bien établis, et les fêtes religieuses y sont parfois célébrées publiquement.
Quelle est la place de la spiritualité maorie ?
Impossible de parler de religion en Nouvelle-Zélande sans évoquer la spiritualité maorie. Contrairement aux religions occidentales, il ne s’agit pas ici d’un système structuré avec dogmes et lieux de culte obligatoires. La spiritualité maorie est un mode de vie, un lien profond entre l’individu, ses ancêtres et la nature.
Le wairua et les liens entre nature, ancêtres et esprit
Le concept central est celui de wairua, l’âme ou l’essence spirituelle. Pour les Maoris, tout est relié : les montagnes, les rivières, les forêts, les humains, les dieux. Cette vision holistique donne lieu à des rituels très ancrés dans le quotidien, comme les karakia (prières), les haka cérémoniels ou les poroporoaki (rites d’adieu).
Les lieux sont aussi porteurs d’un mana (pouvoir spirituel), et leur respect est fondamental. C’est pourquoi certains sites naturels sont considérés comme tapu (sacrés), et leur accès peut être limité.
👉 Pour mieux comprendre ces croyances, consulte notre article pour tout savoir sur la culture maorie.
Intégration de la spiritualité maorie dans la société moderne
Aujourd’hui, on retrouve ces éléments spirituels jusque dans les discours officiels, les cérémonies d’ouverture, les hymnes nationaux, ou encore les funérailles publiques. L’État reconnaît l’importance de cette culture dans son identité collective.
Et chaque année, les Néo-Zélandais célèbrent Matariki, le Nouvel An maori, autour de valeurs de transmission, de mémoire et de connexion aux cycles naturels. Depuis 2022, cette fête est devenue un jour férié officiel.
👉 Tu peux en apprendre plus ici : Célébrer Matariki : traditions, significations et rituels
Religion et histoire : comment la Nouvelle-Zélande s’est-elle construite ?
L’histoire religieuse de la Nouvelle-Zélande est marquée par l’arrivée des missionnaires européens au début du XIXe siècle. Anglicans, catholiques et protestants sont venus avec l’idée de convertir les populations locales, mais aussi d’influencer l’organisation sociale et politique du pays.
L’arrivée des missionnaires européens
Les premiers missionnaires, souvent issus de la Church Missionary Society, se sont installés dans la baie des Îles. Leur objectif était d’évangéliser les Maoris, d’enseigner l’anglais et d’introduire des pratiques occidentales. Ce processus s’est accompagné de la création d’écoles, d’églises, et de l’alphabétisation d’une partie des tribus.
Conflits, conversions et coexistence
La conversion des Maoris fut partielle et progressive. Certaines tribus ont adopté le christianisme, d’autres l’ont refusé, ou ont créé leurs propres formes de spiritualité hybride (comme la Foi Ratana ou le Mouvement Pai Marire). Il y a eu des tensions, parfois violentes, mais aussi des formes de coexistence, notamment après le Traité de Waitangi.
Aujourd’hui, cette histoire complexe a laissé des traces dans les valeurs sociales du pays, mais la religion n’est plus un pilier institutionnel.
Pratiques religieuses aujourd’hui : à quoi s’attendre en tant que visiteur ?
Si tu voyages en Nouvelle-Zélande, tu verras très peu de signes religieux visibles dans la rue. La religion est présente, mais en retrait. On ne te demandera pas ta confession, et tu ne risques pas d’être jugé pour ce que tu crois (ou pas).
Religion visible ou discrète au quotidien ?
Les pratiques religieuses sont souvent discrètes et respectueuses. Les grandes villes comptent des lieux de culte pour la majorité des confessions : églises, temples hindous, mosquées, centres bouddhistes. Mais on est loin d’un pays où la foi est affichée publiquement.
Peut-on visiter des lieux de culte ?
Oui, la plupart des églises historiques sont ouvertes aux visiteurs, notamment à Christchurch, Dunedin ou Wellington. Certaines proposent même des concerts ou des expos. Il est aussi possible d’assister à des messes bilingues anglais/maori, parfois très émouvantes surtout pour Noël.
Les marae, lieux communautaires maoris, ne sont accessibles que dans un cadre cérémoniel ou avec invitation. Il est important de respecter les règles locales, surtout si un événement inclut des prières ou des chants sacrés.
Pour finir
La religion en Nouvelle-Zélande, ce n’est pas une affaire d’églises pleines ou de débats publics animés. C’est discret, personnel, parfois effacé… mais profondément ancré dans l’histoire et dans certaines pratiques culturelles. Ce qui ressort surtout, c’est la diversité et le respect mutuel.
Entre une population de plus en plus sécularisée, des influences chrétiennes encore visibles, une immigration religieusement variée, et la richesse de la spiritualité maorie, la Nouvelle-Zélande offre un visage tolérant, paisible et profondément connecté à ses racines.
Si tu es croyant, curieux, ou simplement souhaite comprendre la culture de ce pays, Aotearoa t’offre un cadre où la liberté de croire (ou pas) est une évidence, et où chaque tradition trouve naturellement sa place.
FAQ sur la religion en Nouvelle-Zélande
H3 : La Nouvelle-Zélande a-t-elle une religion officielle ?
Non. C’est un pays laïque, sans religion d’État. Toutes les confessions peuvent s’exprimer librement.
H3 : Quelle est la religion des Maoris ?
Traditionnellement, les Maoris suivent une spiritualité polythéiste fondée sur la nature, les ancêtres et les forces invisibles. Aujourd’hui, beaucoup combinent cette spiritualité avec le christianisme.
H3 : Peut-on pratiquer librement sa religion ?
Oui, la liberté de culte est protégée par la loi, et largement respectée dans les faits.
H3 : Est-ce que Noël ou Pâques sont fêtés ?
Oui. Ce sont des jours fériés officiels, même si beaucoup les célèbrent de manière culturelle plutôt que religieuse.
H3 : Y a-t-il des conflits liés à la religion ?
Les tensions religieuses sont extrêmement rares. La Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus tolérants au monde à ce sujet.
